Communion
Je t'ouvrirai
d'un coeur svelte
si le corps est trop lourd
ta place est préparée
près de la cheminée
je sais que l'on rit
lorsqu'on est nerveux
peut-être rirai-je aussi
si je te voix heureux
tu as froid
j'ai trop chaud
mes joues sont cramoisies
d'avoir longtemps rôti
à scruter le silence
devant la flamme immense
la vendange depuis plusieurs semaines
travaille les fûts de chène
elle a fermenté
le moût a débordé
le chai est comble
de ses vapeurs
éméchées
un enfant s'y noierait
mais
nous prendrons le chemin le plus long
celui qui mène au fournil
tu te plairas dans cette antre silencieuse
où se fomente le tendre pain craquant
tu reprendras des forces
à ma bonne provende
serré sur mon coeur généreux
tu humeras la lavande
le savon marseillais
de mon grand tablier
tu veilleras la cuisson des pâtons
tu dégusteras le breuvage jeune
un peu saoûlant
tes passions?
que le fruit goulayant de la vigne
les ravive
ôte ta pelisse d'ôgre
montre ton coeur de "Poucet"
ouvre ton sac à malice
si le lapin d'Alice
ose pointer son nez
nous lui offrirons
de délicieux fumets
KNTHMH 12 janvier 2011 (pour noserrances)