En plein désert

Je suis là, tranquille, fatigué, exténué, je ne sai

Je suis là, tranquille, fatigué, exténué, je ne sais où. Ils ont cessé de me persécuter, j'ai encore échappé à la "zoutch", à l'éclair final, celui qui terrasse dans d'abominables souffrances. Le tunnel s'est éloigné, et le rouge, puis le noir, et l'intense lumière tout au bout qui me tendait la main comme à un enfant. Repartis mes parents, les ombres de naguère, disparus la Vie, la Lumière, le Chemin, la Vérité, remis à un sempiternel lendemain. C'est la nuit et le jour cette affaire là, ils m'ont abandonné, maman, ma femme, mes filles, ils m'ont laissé au milieu de nulle part, je voulais la piqûre, celle qui foudroie, je ne veux pas géner, je ne veux plus souffrir, il est bon pour la réforme, tu sais comment c'est, ça commence par un rien du tout, puis tout se détraque, ça devient ingérable, irréparable, et nini Eugénie, c'est fini!

Venez me tirer de là, je n'en peux plus, et Napoléon, lui, combien il en buvait de litres, et de centicubes? Je dois aller consulter les horaires de trains, c'est pour mon voyage, je vais être en retard pour commander la construction des pyramides, je veux lever une escouade, 12 hommes entrainés, décidés et soumis, c'est traitre le désert, allez "en route", il ne faut pas faire attendre pharaon!

Tous ces rêves abandonnés, tout ce que  je n'ai pas achevé ou accompli, la vie est décevante, je suis déçu et décevant, je ne veux plus qu'on m'attache , qu'on m'encage, il est brûlant ce désert et je n'ai plus d'eau.

 KNTHMH

9 août 2011 publié dans En plein désert

(d'après des murmures de vie recueillis aux frontières de la mort par MONA LISA MAY)