Trinité
Il était une fois...
des gens riches, doctes, oiseux,
planqués derrière leur carreaux de vitre
aux contours givrés
qui observaient
sur la place du marché
un couple de batteleurs faméliques,
affamés, dépenaillés,
évoluant dans un espace désert
faisant leurs tours pour se réchauffer,
sans espérance de gain aucun,
pour garder la main
ou ne pas la perdre
un jour de Noël
à l'heure où chacun
en famille
festoie.
Il était une fois...
une enfant pauvre, malade, affaiblie
allongée à même le sol
dans un coin venteux
de cette place publique
Elle possédait une poignée d'allumettes
elle les allumait l'une après l'autre
jusqu'à la dernière
et tant que leur lueur vacillante brillait
le couple des batteleurs évoluait
mes oiseux doctes observaient
les bourgeois riches festoyaient
lorsque la dernière allumette s'éteignit
ce fut la nuit
le noir
le vide
plus d'enfant
plus de saltimbanques
plus de savants
plus de place
ni de ville
RIEN!
Hayet S pour A. 13 janvier 2008
I wrote it in english too:
Once Upon a Time ...
there were some rich and advised idle weel-educated people,
Hidden behind their frosted glasses tiles
they watched
at the Marketplace
there, a couple of poor performers,
hungry and bad clothed,
was operating in a desert area
making their tricks to warm up,
without any hope of a win,
just to train,
to fell them alive,
on a Christmas Day
at diner's time when everyone
at home
so joyfully celebrating
sing carols
and open gifts
and drink and eat warm delicious food.
Once Upon a Time ...
there were a poor sick weakened child,
lying on the floor
in a windy corner
of this public square
her hand full of matches
she lit them one after one
til the last
As their flickering glow shone
the jungglers were junggling
the scientists were watching and thinking
rich people were singing and eating
but
when the last one of her matches died
when no more ligth could rise out of her little pretty hand
that was full night
no more street performers
no more tricks
no more scientists or teachers
no more squares, or Marketplaces
no more towns or cities
NOTHING
NOTHING MORE
NOTHING AT ALL
NO THING
selftranslation & adaptation by Hayet S january 2008 the 18th
Petite note sur ce conte:
mon texte voulait exalter le courage des malades, leur obstination, leur don envers autrui jusqu'au dernier souffle
cette envie de durer oui, être tout entier dans l'envie de durer, mais partir quand même au moment où il le faut
en dépit des savants qui ne peuvent rien pour l'éviter, l'empêcher, en dépit aussi de ceux qui veulent ne pas s'engager mais profiter, de quelque sorte que ce soit, du spectacle ou des efforts d'autrui, ils disparaîtront ceux qui ne savent ni s'engager, ni aimer
que deviennent les saltimbanques? ils sont une autre représentation du malade qui se bat
la petite fille et les deux batteleurs sont une trinité sur terre!