Tempête de sable

On roulait depuis plusieurs heures et je commençais à somnoler, lorsque j'aperçus au loin une trace dorée insolite. Je m'informai auprès de mon conducteur.
-C'est une tempête de sable!
on avait annoncé des vents violents, mais pour demain, je pensais que nous aurions le temps d'arriver avant ce phénomène.
Vu comme ça se présente, je pense que nous n'y échapperons pas.
-Je me suis déjà trouvée dans un cyclone!
et une fois dans l'oeil du cyclone...
-N'y pense plus, là il n'y a pas d'oeil!
le déplacement est frontal, à très grande vitesse, dans deux heures nous seront submergés!
-Que faire?
-Continuer à avancer jusqu'à ce que nous soyons rejoints par le vent de sable.
Puis protéger nos yeux avec nos lunettes de soleil, nos visages avec nos écharpes, et nous camper derrière le véhicule, dos au vent, ou plus exactement: dos à la progression du mur.
Remuer, ne pas se laisser recouvrir, nous ne savons pas combien de temps durera l'épreuve.

Plus nous avançons, plus nous le distingons, un mur ou une cascade dorée, qui avale le paysage. Je ne suis pas très rassurée.
-C'est impressionant, me dit mon guide, mais c'est l'affaire de quelques dizaines de minutes, au vu des précédentes, restons bien ensemble, tout se passera bien, le mur se déplace vers le nord, il nous aura vite quittés!
Je hoche la tête, fascinée par les tourbillons que j'observe à la jumelle.
Trop lointains pour qu'on puisse les photographier ou les filmer.
Lorsque le mur sera sur nous, il n'en sera plus temps!
le sable n'est pas vraiment indiqué pour les appareils de ce genre.

Notre horizon est à présent totalement bouché par ce bouillonnement ocre, qui gronde,
et vire à la terre de sienne brûlée, juste un peu de ciel bleu pâle, au-dessus, peu à peu la luminosité baisse, nous avons stoppé notre jeep, nous avons protégé nos visages, et sommes allés derrière le véhicule, mon guide m'a pris la main.
-J'ai garé perpendiculairement pour faire moins de prise au vent.
Courage!
Ce sont ses derniers mots. Nous sommes bombardés par des milliers de minuscules projectiles, et c'est l'obscurité presque totale, je tiens la main de mon compagnon, et je tâche de ne pas rester immobile comme il me l'a demandé. Ce n'est pas très difficile, les attaques répétées du sable provoquent d'instinctifs sursauts de mes épaules et de mon bras libre que je mets devant mes yeux comme s'il pouvait me protéger ou éloigner la progression des grains de silice jusqu'au moindre replis de mon corps!
Chaque seconde dure une éternité, je me demande: inondation, tremblement de terre, ouragan, éruption volcanique, tempête de sable, lequel est le plus éprouvant pour les nerfs?

Tah

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Tempête de sable en Iraq - kewego
Une tempête de sable filmée par un Marines alors qu'il est stationné sur une base US en Iraq.

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Video de papi-sport

Une tempête de sable se lève quand des vents violents balaient un territoire sec et aride à la végétation rare. Un vent de 18 km/h suffit pour soulever un grain de sable. Celui-ci se déplace d’un mètre environ, pour retomber ensuite au sol où il projette d’autres grains de sable dans l’air. Tous ces grains forment alors au-dessus du sol un courant de sable ne dépassant pas toutefois une épaisseur de quelques centimètres. Sous le vent des dunes ou des rochers, le sable se dépose à nouveau sur le sol. Une tempête de sable proprement dite ne peut être déclenchée que par des vents plus puissants. Au-delà de 55 km/h, les turbulences sont suffisamment fortes pour soulever les grains de sable nettement plus haut. Se forme alors un brassage air/sable d’une épaisseur de 0,3 à 1,2 m qui circule comme un brouillard au sol et prend la forme d’une couche ocre. Les plus petits grains de sable, d’un diamètre inférieur à 0,2 mm, peuvent monter beaucoup plus haut. Pris dans les courants d’altitude, ils sont transportés sur des distances considérables. Des phénomènes convectifs ou conjonctions de facteurs peuvent engendrer des vents déclencheurs. L’effluent d’air froid par exemple se dégageant d’un nuage d’orage peut atteindre une vitesse de 100 km/h et provoquer une tempête de sable. Lorsque le nuage d’orage fait partie d’un front, cette tempête peut durer plusieurs heures, s’élever jusqu’à 1000 m et couvrir d’énormes distances. Dans le sud du Sahara, on appelle ces tempêtes haboob, terme dérivé de deux mots arabes signifiant «phénomène» et «vent».
Les tempêtes de sable peuvent transporter jusqu’à 100 millions de tonne de sable sur de très grandes distances. Conjuguées aux ascendances thermiques, ces tempêtes propulsent la poussière à plus de 4500 m d’altitude, ou les vents la chassent vers l’ouest.

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