Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Extramadura
Extramadura
Publicité
Derniers commentaires
1 janvier 2007

Autobiografía (JOSÉ AGUSTÍN GOYTISOLO)

Cuando yo era pequeño
estaba siempre triste
y mi padre decía
mirándome y moviendo
la cabeza: hijo mío
no sirves para nada.

Después me fui al colegio
con pan y con adioses
pero me acompañaba
la tristeza. El maestro
graznó: pequeño niño
no sirves para nada.

Vino luego la guerra
la muerte -yo la vi-
y cuando hubo pasado
y todos la olvidaron
yo triste seguí oyendo:
no sirves para nada.

Y cuando me pusieron
los pantalones largos
la tristeza en seguida
cambió de pantalones.
Mis amigos dijeron:
no sirves para nada.

En la calle en las aulas
odiando y aprendiendo
la injusticia y sus leyes
me perseguía siempre
la triste cantinela:
no sirves para nada.

De tristeza en tristeza
caí por los peldaños
de la vida. Y un día
la muchacha que amo
me dijo y era alegre:
no sirves para nada.

Ahora vivo con ella
voy limpio y bien peinado.
Tenemos una niña
a la que a veces digo
también con alegría:
no sirves para nada.

("Salmos al viento", Editorial Lumen, 1980)

Traduction KNTHMH de la chanson interprétée par Paco Ibañez ( pour Julia)

"Quand j'étais petit
j'étais toujours triste
et mon père,
me regardant en hochant la tête, disait:
mon fils, t'es bon à rien!

Ensuite, je partis au collège
avec mon bout de pain, et les adieux de la famille
la tristesse m'accompagna
et le professeur me serinait:
petit enfant, t'es bon à rien!

alors vint le temps de la guerre
et j'ai vu la mort de mes propres yeux
et quand tout fut passé et oublié
ma tristesse me tenait toujours
et j'ai continué à entendre:
t'es bon à rien!

et lorsque j'ai porté mes premiers pantalons longs,
la tristesse a simplement changé de pantalon,
et elle m'a suivi
mes amis me disaient: t'es bon à rien!

dans la rue comme à l'école
j'ai appris à haïr l'injustice et ses lois
me poursuivait toujours cet triste cantilène:
t'es bon à rien!

je suis passé par toutes les étapes de la vie,
toujours avec cette sacrée tristesse pour compagne
j'aimais une fille, elle était heureuse, elle
et elle me disait: t'es bon à rien!

à présent, je suis avec elle,
bien mis, bien peigné
nous avons une petite
à laquelle je répète parfois avec joie:
t'es bonne à rien!"

°°°000°°°

Publicité
Commentaires
Publicité