La foi qui sauve

Voici une histoire vraie qui s’est passée dans un petit village frontalier, à la bodéga, et qui m’a été rapportée par la patronne : Tita (Conchita)

Jour 1:

Tita: Vidal, tu m'accompagnes chez le Mage Aldo?
Vidal: C'est pour quoi? J'y crois pas à ses simagrées!
Tita: Pour mes verrues (elle lui tend la main qu'il observe, puis baise en riant)
Vidal: Je ferai tout rater avec mes pensées de mécréant!
Tita: Tu resteras en retrait, j'ai juste besoin d'un chauffeur!

Jour 8:

Tita: Alex, je t'assure, tu devrais y aller!
Alex: Avec les heures que tu me fais faire ici? Quand veux-tu que j'y aille? Hein!
Tita: (haussant les épaules) Les clients apprécieront d'être servis par de belles mains saines, regarde, moi, elles sont toutes parties!
Alex: Et ça coûte?
Tita: Ce que tu veux, moi je lui ai donné une bouteille de R....
Alex: Pas les moyens!
Tita: Toujours moyen de s'arranger...
Alex: Pas question, j'ai mon honneur!
Tita: Oh, alors...

Jour 10:

Alex: On m'a dit le Mage Aldo enlevait les verrues...
Vidal: C'est de la foutaise, je peux en faire autant!
T'as pas besoin d'y aller!
Alex: Comment ça?
Vidal: Donne tes mains, voilà comment il fait.
Il prend un petit caillou (il sort un marron ratatiné de sa poche), et il le frotte comme ça (il caresse les verrues d'Alexia), en disant "Verrues partez! et NE REVENEZ PLUS!", voilà!
Alex: Et c'est tout?
Vidal: Ensuite il balance le caillou par dessus son épaule, comme ça ( il envoie le marron, loin derrière son dos, dans la ruelle, il s'en va rouler au caniveau et se perd dans la bouche d'égouts Pontamousson en fonte )
Alex: Combien je te dois?
Vidal: Mais je t'en prie, ma polita, les dons de Dieu, c'est GRATUIT!
Alex: Merci Vidal, toi, t'es un gars bien!
Vidal: Oui, on le dit...

Jour 18:

Vidal: Alors tes verrues Alex?
Alex: Oh, merci Vidal, toutes parties!
Vidal: ??? QUOI? (s'étranglant avec son pastis)
Alex: Tiens, regarde!
Vidal: (tout rouge, dégrafant le col de sa chemise et s'épongeant le front)
C'est moi qui ai fait ça, mais je n'y crois pas à ces trucs!
Alex: Oui, mais je t'ai cru! toi!
Vidal: Alors ta foi ta sauvée, mais, macarel, ne le dis à personne sinon, je suis déshonoré!